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L'EEG dans la recherche : interview avec Julie Vidal, ingénieure de recherche au LaPsyDÉ

Julie Vidal est ingénieure de recherche au LaPsyDÉ, où elle est en charge de la plateforme EEG haute densité. Elle est impliquée dans la programmation des expériences et le recrutement d'enfants volontaires dans les écoles parisiennes pour les différents projets du laboratoire, ainsi que dans la formation des doctorants à l'acquisition et l'analyse des données électrophysiologiques.




Pour ceux qui ne sont pas familiers avec l'EEG, pourriez-vous expliquer brièvement cette technique d'imagerie cérébrale ?


EEG est l'abréviation d'ElectroEncéphaloGraphie. Cette technique de neuroimagerie permet d'enregistrer l'activité électrique du cerveau à l'aide de capteurs (ou électrodes) placés sur la tête, avec une résolution temporelle de l'ordre de la milliseconde. Cela signifie, d'une part, qu'il s'agit d'une mesure directe de l'activité neuronale et, d'autre part, que l'on peut étudier avec précision la chronologie des traitements cérébraux.



Quel est votre parcours ? Qu'est-ce qui vous a incité à travailler avec l'EEG ?


J'ai étudié à la fois la physiologie et la psychologie, et j'ai obtenu un doctorat en neurosciences. L’électrophysiologie m’a très rapidement intéressée et j'ai commencé dans la recherche en utilisant l'EEG pour étudier la maturation cérébrale pendant mon master. J'ai été formée dans le Service d'explorations fonctionnelles du département de pédopsychiatrie de l'Hôpital de Tours où le même système EEG était utilisé par les chercheurs de l'unité Inserm pour étudier le développement normal et pathologique et par le personnel médical pour réaliser les examens cliniques neurophysiologiques d'enfants présentant des troubles psychiatriques, en particulier des troubles du spectre autistique. Chercheurs, étudiants, médecins, infirmières et techniciennes EEG travaillaient tous ensemble dans un même lieu et c'était vraiment formateur et enrichissant.


L'EEG est un outil formidable, plus accessible que d'autres techniques de neuroimagerie (comme l'IRM, par exemple) car on peut y avoir accès plus facilement (de nombreux laboratoires ont leur propre système) et parce qu'il est facile d'utiliser l'EEG même avec des participants peu ou non coopératifs (jeunes enfants, patients, personnes dans le coma, etc.). C'est une technique non-invasive, inoffensive et les conditions d'examen sont proches d'une situation écologique. J'ai eu la chance de travailler également avec la magnétoencéphalographie (MEG), une autre technique électrophysiologique enregistrant les champs magnétiques de l'activité électrique neuronale, pendant mon postdoc au SickKids Hospital de Toronto. L'EEG et la MEG nous donnent toutes les deux accès à l'activité cérébrale humaine, du traitement sensoriel de bas niveau aux fonctions cognitives supérieures et du repos (voire du sommeil ou du coma) à des tâches très exigeantes.


Quels sont les avantages de l'EEG ? L'EEG est-elle toujours pertinente compte tenu de l'utilisation d'autres technologies comme l'IRM ?


Comme je l'ai déjà dit, la force de l'EEG est son excellente résolution temporelle - propriété qu'il partage avec la MEG - permettant de suivre les réponses du cerveau milliseconde par milliseconde et d'étudier ainsi la chronométrie des processus cérébraux. Sa facilité de mise en œuvre est un autre grand avantage de cette technique. L'EEG est non-invasive, totalement inoffensive et sans aucune contre-indication. Cette technique a été développée il y a près d'un siècle (depuis le premier enregistrement d'un EEG chez l’Homme par Hans Berger en 1929) mais elle a beaucoup évolué depuis, notamment en augmentant le nombre de capteurs jusqu'à 64, 128 ou même 256 (ce qu'on appelle l'EEG haute densité) pour améliorer la résolution spatiale et permettre une meilleure localisation des sources cérébrales générant l'activité enregistrée sur le cuir chevelu. Bien sûr, la résolution spatiale ne sera jamais aussi bonne qu'avec l'IRMf car nous enregistrons l'activité neuronale à distance du cerveau et que donc ce signal est atténué et altéré par l’os du crâne et le cuir chevelu, ce qui rend le problème inverse (trouver les sources du signal à partir du signal enregistré sur le cuir chevelu) difficile à résoudre. Mais la résolution temporelle de l'IRMf (secondes) ne permet pas d'étudier précisément la chronologie du traitement cérébral. Chaque technique de neuroimagerie a ses avantages et ses faiblesses.


Pour compenser cela, l'EEG peut être utilisé en conjonction avec d'autres techniques telles que l'IRMf ou la NIRSf (spectroscopie fonctionnelle en proche infrarouge) pour combiner à la fois une haute résolution temporelle et une haute résolution spatiale. Mais le choix de la technologie à utiliser dépend de la question scientifique principale à laquelle vous voulez répondre : quand ? (chronométrie avec l'EEG) ou où ? (localisation avec l'IRMf).

Image 1. Mise en place des électrodes de l'électroencéphalogramme


L'EEG peut-elle être utilisée pour détecter des troubles psychologiques/psychiatriques spécifiques ? Dans quel contexte l'EEG peut-elle être utilisée ?


L'EEG est actuellement utilisée en médecine pour diagnostiquer les troubles du sommeil, l'épilepsie ou pour évaluer les conséquences d'un traumatisme, d'un accident vasculaire cérébral, d'une hypoxie cérébrale, etc. Il existe des normes pour réaliser un examen clinique que l'œil expert d'un médecin qualifié peut lire. Dans la recherche, nous acquérons généralement l'EEG lorsque le sujet effectue une tâche cognitive. L'enregistrement brut n'est pas directement informatif pour la question scientifique que nous étudions car les réponses du cerveau aux différentes conditions expérimentales représentent une activité minuscule parmi l'activité cérébrale globale et ne peuvent pas être observées directement sur l'enregistrement continu. Nous devons isoler ce que nous appelons le signal (activité d'intérêt) du bruit (toutes les autres activités cérébrales), ce qui nécessite de nombreuses étapes de traitement du signal. De plus, dans la recherche, nous restons rarement au niveau individuel. Les projets sont menés sur des groupes de sujets pour avoir une puissance statistique suffisante et pouvoir généraliser à la population.


Pourriez-vous décrire brièvement ce que fait un participant lors d'une session typique d'EEG ?


Lorsqu'un volontaire vient au laboratoire pour participer à l'un de nos projets en EEG, d'abord nous l’accueillons et lui montrons le box expérimental, nous lui décrivons le système EEG et expliquons comment vont se dérouler l'application des capteurs et la tâche expérimentale. Nous pouvons ensuite recueillir le consentement éclairé du participant (et de ses parents s'il est mineur) qui doit lire la lettre d'information (si ce n'est pas encore fait). D'ailleurs, le protocole et les documents d'information et de consentement de chaque projet passent par le comité d'éthique local pour obtenir son avis favorable. Le participant est libre de poser toutes les questions qu'il souhaite aux personnes en charge du projet avant d'accepter. Il peut également refuser de participer ou retirer son consentement à tout moment sans donner de justification.


Avant l'acquisition : Dans notre laboratoire à La Sorbonne, nous disposons d'un système EGI à haute densité avec des bonnets géodésiques HydroCel à 256 canaux (de différentes tailles) contenant des électrodes imbriquées dans de petites éponges qui seront saturées de solution saline pour l'enregistrement. Ainsi, pour chaque participant, il est nécessaire de préparer une solution d’électrolyte frais en ajoutant du chlorure de potassium et du shampoing à de l'eau tiède (dans les proportions requises). Ensuite, nous mesurons le tour de tête pour choisir la taille appropriée de bonnet et nous le faisons tremper dans l'électrolyte pendant environ 5 minutes. Pendant ce temps, le participant peut être entraîné à la tâche.


Pendant l'acquisition : Un point de repère doit être pris pour placer le bonnet correctement. Nous mesurons 2 distances : une entre les oreilles et l'autre, du nasion (front) à l'inion (arrière de la tête). L'intersection de ces 2 distances donne le sommet. Nous dessinons une croix sur le cuir chevelu du participant avec un crayon gras. Cela correspond au vertex, la position de l’électrode Cz (la référence, en l’occurrence). Puis nous plaçons une serviette sur les épaules du participant pour récupérer les éventuelles gouttes d'électrolyte qui tomberaient. Pour l'acquisition de l'EEG, les cheveux du participant doivent être secs et sans produits capillaires. Nous égouttons le bonnet et tout en demandant au participant de fermer les yeux, nous plaçons nos mains à l'intérieur du bonnet pour l'étirer doucement et l'appliquer sur la tête du volontaire avec la référence Cz sur le point de repère. Les mentonnières doivent être serrées pour maintenir le bonnet le plus plaque possible au cuir chevelu. Nous pouvons ensuite ajuster les électrodes de manière à ce qu'elles soient réparties uniformément et les capteurs oculaires sont légèrement remontés pour se trouver juste sous les yeux afin d'enregistrer les clignements et les mouvements oculaires. Le participant peut finalement rouvrir les yeux lorsque ni les cheveux ni les sangles ne risquent de le gêner.

À ce moment-là, nous vérifions que les impédances sont inférieures au seuil que nous avons fixé, ce qui signifie que le contact entre le capteur et le cuir chevelu est suffisamment bon pour acquérir un signal EEG de la meilleure qualité possible. Lorsque tout va bien, nous laissons le participant effectuer la tâche pendant que nous nous tenons à l'extérieur, vérifiant l'enregistrement sur la station d'acquisition. Nous faisons généralement des pauses si l'enregistrement dure plus de 20 minutes ou si la tâche exige une charge cognitive élevée.


Après l'acquisition : le protocole prévoit de retirer le bonnet de la tête du participant, de le rincer, le désinfecter et le sécher complètement avant la prochaine application afin de permettre aux éponges d'absorber toute la quantité d'électrolyte la fois suivante. Nous faisons généralement un débriefing avec le participant avant de le remercier.


Image 2. Réalisation d'une tâche par un participant pendant l'acquisition


La participation à une expérience d'EEG comporte-t-elle des risques ou des désagréments ?


Une expérience en EEG se déroule dans une situation "écologique", c'est-à-dire dans des conditions proches de la vie quotidienne. Le participant est assis sur un fauteuil confortable, devant un bureau sur lequel est placé un écran d'ordinateur, dans une pièce faiblement éclairée. La réalisation d'un EEG ne présente aucun risque. L'activité cérébrale est enregistrée passivement par les électrodes (capteurs), ce qui est totalement sans danger. La seule gêne pourrait être le port du bonnet bien ajusté. Le fait de devoir rester immobile pendant une demi-heure peut être éprouvant pour certaines personnes, notamment les jeunes enfants. Mais vous conviendrez que tout cela représente des contraintes très légères.


L'EEG est-elle possible sur des bébés et en quoi la procédure est-elle différente ?


L'EEG est une technique très appropriée pour étudier le cerveau des bébés pour toutes les raisons que j'ai expliquées précédemment (non invasif, facile à mettre en place, conditions écologiques, participants non coopératifs, etc.). La procédure n'est pas différente de celle des enfants plus âgés ou des adultes, mais certains systèmes d'EEG, comme celui que nous avons dans notre laboratoire à la Sorbonne, sont plus ergonomiques et mieux adaptés aux bébés que d'autres car ils nécessitent moins de temps pour placer les capteurs et parce qu'ils sont plus confortables. Le paradigme expérimental doit cependant être adapté aux bébés, bien sûr, en termes de durée, de niveau d'attention requis, d'attractivité des stimuli, etc.


Avez-vous des projets récents d'EEG au LaPsyDÉ que vous pourriez partager ?


Plusieurs projets EEG sont menés au LaPsyDÉ sur différents thèmes : raisonnement, créativité, cognition numérique, développement socio-émotionnel...

Actuellement, Emilie Salvia et Ania Aïte mènent une étude sur le développement du contrôle inhibiteur émotionnel de l'enfant à l'âge adulte. De jeunes adultes, des adolescents et des enfants participent à ce projet. Nous avons enregistré le groupe d'adultes avant la pandémie de COVID mais nous avons encore besoin de quelques adolescents âgés de 13 à 15 ans et d'enfants âgés de 9 à 11 ans pour compléter nos groupes de 30 participants. Les études de neuroimagerie ont besoin de beaucoup de temps pour être menées à bien, notamment en développement, et le contexte sanitaire des deux dernières années n'a pas aidé. Par rapport aux études comportementales que le LaPsyDÉ mène dans les écoles, les participants aux projets EEG doivent venir au laboratoire en Sorbonne, un par un, pour une session de 1h30 à 2h. Ensuite, l'analyse des enregistrements EEG prend du temps car nous avons beaucoup de données : nous acquérons des mesures de l'activité cérébrale toutes les millisecondes ou toutes les deux millisecondes pendant 40-45 minutes, sur 256 capteurs, dans 2 tâches différentes comprenant chacune 2 conditions expérimentales et dans 3 groupes d'âge, dans ce cas. Cela nécessite d'abord plusieurs étapes de traitement du signal (prétraitement) pour "nettoyer" les données, puis des analyses statistiques avancées.


Les résultats préliminaires de ce projet ont été présentés à la conférence FLUX en septembre dernier (Salvia et al., 2022). Cette étude a pour objectif d’examiner les bases neuronales du contrôle inhibiteur émotionnellement chargé en comparaison au contrôle inhibiteur neutre sur le plan affectif, tout au long du développement. L'EEG a été utilisé pour étudier la dynamique temporelle du contrôle inhibiteur dans ces deux types de contextes (émotionnel et non émotionnel) et explorer si la trajectoire de développement de l'enfant à l'âge adulte est différente entre ces deux tâches de contrôle inhibiteur. Mais je pense que ce projet sera présenté en détails par Emilie Salvia dans une prochaine publication du 21duLaPsyDÉ.


Dans quelle mesure le COVID-19 a-t-il eu un impact sur vos recherches en EEG ? Avez-vous dû adapter les procédures ?


La pandémie a eu un impact considérable sur la recherche en EEG dans le monde entier et de nombreux laboratoires ont dû interrompre leurs expériences pendant des mois en raison du confinement bien sûr, mais aussi parce que la mise en place de l’EEG exige une grande proximité entre le participant et l'expérimentateur. Les laboratoires qui utilisent l'EEG à haute densité, comme le nôtre, ont été particulièrement impactés parce que les capteurs couvrent même le visage du participant (joues) et que les sujets ne peuvent pas garder leur masque (pour seulement quelques minutes, cependant) pendant la mise en place du bonnet d’électrodes. Mais les laboratoires de recherche ont développé des protocoles sanitaires pour pouvoir reprendre les acquisitions le plus tôt possible et, par exemple, l'équipe de Steven Luck a publié des recommandations (Simmons & Luck, 2020). Nous avons également instauré de nouvelles mesures sanitaires au laboratoire mais, avec le système EEG dont nous disposons à la Sorbonne, la routine normale comprenait déjà une phase de désinfection conforme aux normes requises pour le virus COVID du bonnet et des capteurs après chaque acquisition.



Références :

Berger, H., 1929. Über das Elektrenkephalogramm des Menschen. (On the EEG in humans). Arch Psychiatr Nervenkr 87, 527–570.

Salvia, E., Aïte, A., Vidal, J., & Borst, G. 2022. Emotional inhibitory control development from childhood to adulthood: a behavioral and electrophysiological study. 10th annual FLUX congress, Paris (France), September 7-9, 2022.

Simmons, A.M. & Luck, S.J. 2020. Protocol for Reducing COVID-19 Transmission Risk in EEG Research. Research Square, protocol exchange, doi: 10.21203/rs.3.pex-974/v2.


Glossaire :

EEG : ElectroEncéphaloGraphie

MEG : MagnétoEncéphaloGraphie

IRMf : Imagerie par résonance magnétique fonctionnelle

NIRSf : Spectroscopie en proche infrarouge fonctionnelle



Auteur :

Julie Vidal

Ingénieure de recherche au LaPsyDÉ, Université Paris Cité





 

English version



EEG in research: interview with Julie Vidal, research engineer at LaPsyDÉ


Julie Vidal is a Research Engineer at LaPsyDÉ, where she is in charge of the high-density EEG platform. She is involved in the programming of the experiments and the recruitment of volunteer children in Parisian schools for different projects of the lab, as well as in the training of the doctoral students in the acquisition and analysis of electrophysiological data.



For those unfamiliar with EEG, could you provide a brief explanation of this brain imaging technique?


EEG stands for ElectroEncephaloGraphy. This neuroimaging technique allows to register the electrical activity of the brain using sensors (or electrodes) placed over the head, with a millisecond temporal resolution. This means that first, this is a direct measure of the neuronal activity and second, we can study precisely the timing of brain processing.


What is your background? What attracted you to working with EEG?


I studied both physiology and psychology, and I have a PhD in neurosciences. Electrophysiology quickly attracted me and I started in research by using EEG to study brain maturation during my master degree. I was trained in the service of functional explorations of the pedopsychiatry department in Tours Hospital where the same EEG system was used by the scientists of the Inserm Unit to do research on normal and pathological development and by the medical staff to perform neurophysiological clinical exam of children with psychiatric disorders, in particular autism spectrum disorders. Researchers, students, medical doctors, nurses and EEG technicians were all working together in the same place and it was really educational and enriching.

EEG is a great tool, more accessible than other neuroimaging techniques (as MRI, for example) as you can have access to it more easily (many labs have their own system) and because it’s easy to use EEG even with non-cooperative participants (young children, patients, people in coma, etc.); this a non-invasive and safe technique and the exam conditions are close to an ecological situation. I had the chance to also work with magnetoencephalography (MEG), another electrophysiological technique recording the magnetic fields of the electrical neuronal activity, during my postdoc at SickKids Hospital in Toronto. Both EEG and MEG give us access to human brain activity from basic sensory processing to higher cognitive functions and from rest (or even sleep or coma) to very engaging tasks.


What are the advantages of EEG? / Is EEG still relevant given the use of other technologies such as fMRI?


As I said before, the strength of EEG is its excellent temporal resolution – property that it shares with MEG – allowing to follow brain responses millisecond by millisecond and thus study the chronology of brain processes. Its ease of implementation is another big advantage of this technique. EEG is non-invasive, totally harmless and without any contraindication. This technique was developed almost a century ago (since the first human EEG recording by Hans Berger in 1929) but it has evolved a lot since then, notably by increasing the number of sensors up to 64, 128 or even 256 (what we called high-density EEG) to improve the spatial resolution and enable a better localisation of the brain sources generating the activity recorded over the scalp. Of course, the spatial resolution will never be as good as with fMRI because we record the neuronal activity at distance of the brain and the signal is thus attenuated and altered by the skull and the sclap, which makes the inverse problem (finding the sources of the signal from the recorded signal over the scalp) difficult to resolve. But the fMRI temporal resolution (seconds) does not allow to study fine temporal processing. Each neuroimaging technique has its advantages and its weaknesses.

To compensate for that, EEG can be used in conjunction with other techniques such as fMRI or fNIRS (functional Near-Infrared Spectroscopy) to combine both high temporal and high spatial resolution, but the choice of the technology to use depends on the main scientific question you want to answer : when? (chronometry with EEG) or where? (localisation with fMRI).


Image 1. Setting up the electrodes


Can EEG be used to detect specific psychological/psychiatric disorders/ In which context can EEG be used?


EEG is currently used in medicine to diagnose sleep disorders, epilepsy or to evaluate the consequences of a trauma, a stroke, cerebral hypoxia, etc. There are standards to run a clinical exam that the eye of a trained MD would be able to read. In research, we usually acquire EEG when the subject is performing a cognitive task. The raw recording is not directly informative for the scientific question we investigate because the brain responses to the different experimental conditions represent a tiny activity among the global brain activity and cannot be seen directly on the continuous recording. We need to isolate what we call the signal (activity of interest) from the noise (all other brain activities) and this requires many steps of signal processing. Moreover, in research we rarely stay at the individual level. Projects are conducted on groups of subjects to have enough statistical power and to be able to generalize to the population.


Could you briefly describe what a participant would do in a typical EEG session?


When a volunteer comes to the lab to participate in one of our EEG project, we first welcome and show her/him the experimental box, describe the EEG system and explain the sensor net application and the experimental task. We can thus collect the informed consent of the participant (and of their parents if s/he is under 18) who has to read the information letter (if not done yet). By the way, the protocol and documents of information and consent of each project go through the local ethical committee to get approval. The participant is free to ask any question s/he wants to the persons in charge of the project before accepting. S/he can also refuse to participate or withdraw his/her consent at any time without giving any justification.


Before the acquisition: In our lab at La Sorbonne, we have a high-density EGI system with 256-channels HydroCel Geodesic Sensor Nets (of various sizes) containing electrodes imbedded in small sponges that will be saturated with saline solution for the recording. So, for each participant it is necessary to prepare fresh electrolyte by adding potassium chloride and shampoo to warm water (in the required proportions). Then we measure head circumference to select the appropriate size of net and soak it in the electrolyte for about 5 minutes. During this time, the participant can be trained to do the task.


During the acquisition: A landmark has to be taken to place the net properly. We measure 2 distances : one between ears and the other one, from nasion (forehead) to inion (back of the head). The intersection of those 2 distances gives the vertex. We draw a cross on participant’s scalp with a china marker pencil. This will be the position of the sensor Cz (the reference, here). Then we place a towel on the participant’s shoulders to catch any electrolyte drops. For the EEG acquisition, participant’s hair must be dry and without any hair products. We drain the net and while we ask the participant to close her/his eyes we place our hands inside the net to gently stretch it and apply it on the volunteer’s head with the reference Cz on the landmark. Chinstraps have to be tightened to keep the net close to the scalp. We can then adjust the sensors so that they are evenly distributed and the eye sensors are moved up to be just under the eyes for the recording of blinks and ocular movements. The participant can reopen her/his eyes when neither hair or straps can bother him/her.

At that time we check that impedances are under the threshold we fixed, which means that the contact between the sensor and the scalp is good enough to acquire an EEG signal of the best quality. When everything is fine, we let the participant perform the task when we stand outside, checking the recording on the acquisition station. We usually manage some breaks if the recording in longer than 20 minutes or if the task demands a high cognitive load.


After the acquisition: the protocol includes removing the net from the participant’s head, rinsing, disinfecting and drying the net completely before the next application to allow the sponges to absorb the full amount of electrolyte next time. We usually debrief with the participant before thanking her/him.


Image 2. A participant completing a task during the acquisition


Are there any risks or discomforts to be expected when participating in an EEG experiment?


EEG experiment is run in a “ecological” situation, which means in conditions close to everyday life. The participant sits on a comfortable armchair in front of a desk on which a computer screen is placed, in a dimly lit room. There is no risk to have an EEG done. The brain activity is passively recorded by the electrodes (sensors), this is completely safe. The only discomfort could be to wear the tightly fitted net (or cap). Have to stay still for half an hour can be a strain for some people, especially young children. But you would agree that all this is very light constraints.


Is EEG possible on babies and how does the procedure differ then?


EEG is a very suitable technique to study baby’s brain for all the reasons I already explained (non-invasive, easy to set up, ecological conditions, non-cooperative participants, etc.). The procedure is not different than for older children or adults but some EEG systems are more ergonomic and adapted to babies than other as they required less time to place the sensors and because they are more comfortable, like the one we have in our lab in Sorbonne. However, the experimental paradigm has to be adapted to babies, of course, in terms of duration, required level of attention, attractivity of the stimuli, etc.


Do you have any recent EEG projects at LaPsyDÉ that you could share?


Several EEG projects are run at LaPsyDÉ on different topics : reasoning, creativity, numerical cognition, socio-emotional development…

Currently, Emilie Salvia and Ania Aïte are conducting a study on emotional inhibitory control development from childhood to adulthood. Young adults, adolescents and children participate in this project. We recorded the group of adults before the COVID pandemic but we still need some adolescents aged 13 to 15 years old and children aged 9 to 11 years old to complete our groups of 30 participants. Neuroimaging studies need a lot of time to be completed, particularly in development, and the sanitary context of the two last years didn’t help. Contrary to the behavioural studies that the LaPSyDÉ runs in schools, the participants of EEG projects need to come to the lab in Sorbonne, one by one, for a session of 1h30 to 2h. Then the analysis of EEG recordings takes time because we have many data: we acquire measures of brain activity at every one or two milliseconds during 40-45 min, on 256 sensors, in 2 different tasks including 2 experimental conditions each and in 3 age-groups in this case. This needs first, several steps of signal processing (preprocessing) to “clean” the data and then, advanced statistical analyses.


Preliminary results of this project have been presented at the FLUX conference last September (Salvia et al., 2022). The current study aims at investigating the neural basis of emotionally charged inhibitory control compared to affectively neutral, throughout development. EEG was used to investigate the temporal dynamics of inhibitory control in these two types of contexts (emotional and non-emotional) and explore if the developmental trajectory from childhood to adulthood is different between these two inhibitory control tasks. But I think this project will be presented in details by Emilie Salvia in a forthcoming publication of the 21duLaPsyDÉ.


To what extent has COVID-19 impacted your EEG research? Did you have to adapt the procedures?


The pandemic has greatly impacted EEG research all over the world and many labs had to stop running experiments for months due the containment, of course, but also because the EEG setup requires high proximity between the participant and the experimenter. The labs which use high-density EEG, as our, were especially concerned because the sensors cover even the participant’s face (cheeks) and subjects can’t keep their mask (for only a few minutes, though) during the placement of the sensor net. But research labs developed sanitary protocols to resume acquisitions and, for example, Steven Luck’s team published some recommendations (Simmons & Luck, 2020). We did also introduce new health measures but, with the EEG system we have in Sorbonne, the normal routine already included a phase of disinfection of the sensor net after each acquisition, which is in accordance with the standards required for the COVID virus.



References:

Berger, H., 1929. Über das Elektrenkephalogramm des Menschen. (On the EEG in humans). Arch Psychiatr Nervenkr 87, 527–570.

Salvia, E., Aïte, A., Vidal, J., & Borst, G. 2022. Emotional inhibitory control development from childhood to adulthood: a behavioral and electrophysiological study. 10th annual FLUX congress, Paris (France), September 7-9, 2022.

Simmons, A.M. & Luck, S.J. 2020. Protocol for Reducing COVID-19 Transmission Risk in EEG Research. Research Square, protocol exchange, doi: 10.21203/rs.3.pex-974/v2.


Glossary:

EEG : ElectroEncephaloGraphy

MEG : MagnetoEncephaloGraphy

fMRI : functional Magnetic Resonance Imaging

fNIRS : functional Near-InfraRed Spectroscopy



Author :

Julie Vidal

Research engineer at LaPsyDÉ, Paris Cité University



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