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La théorie de l'esprit chez les enfants : développement, implications éducatives et contexte social


Par Julia Houdayer & Grégoire Borst





Situation de faux pas

 

Comme chaque année à Noël, vous vous réunissez avec votre famille chez votre sœur, Sophia. Votre tante, Suzanne, est persuadée d’avoir trouvé le cadeau parfait pour Sophia, une montre connectée, et se fait une joie de lui offrir. En effet, Sophia commence tout juste la course à pied, une montre connectée serait parfaite pour lui permettre de suivre ses progrès. Juste avant d’ouvrir les cadeaux, vous discutez avec Suzanne et Sophia dans la cuisine, et Sophia vous dit : « J’ai encore vu ce matin quelqu’un avec une montre connectée. Je ne comprends pas pourquoi tout le monde en porte soudainement, c’est laid et je ne vois franchement pas l’intérêt ! ». Suzanne quitte alors la pièce sans un mot.

 

A votre avis, est-ce que quelqu’un a dit quelque chose qu’il ne fallait pas dire ? Si oui, qui a dit quelque chose qu’il ne fallait pas dire, et pourquoi ? Pourquoi pensez-vous que Sophia a dit cela ? Est-ce que Sophia savait que Suzanne lui avait acheté une montre connectée ? Que pensez-vous que Suzanne a ressentie ?

 

Vous faites preuve de théorie de l’esprit si vous êtes en mesure de répondre que :

a) Sophia a dit quelque chose qu’il ne fallait pas, car elle a critiqué le cadeau que Suzanne allait lui offrir

b)     Sophia l’a dit sans savoir quel cadeau Suzanne allait lui offrir

c)      Suzanne a probablement été blessée par cela

 

En effet, cette situation comporte ce que l’on appelle un « faux pas ». Ce type de scénario est utilisé pour évaluer la capacité à comprendre les états mentaux d’autrui (émotions, croyances, désirs et intentions, [1]). Cette capacité est appelée théorie de l’esprit (TdE [2]).

Cette capacité nous permet d’inférer les états mentaux d’autrui et de comprendre qu’ils peuvent différer des nôtres et entre différents individus placés dans une même situation [3].

Ce type de scénario permet d’évaluer si les participants sont en mesure d’identifier et d’expliquer les situations dans lesquelles une personne dit quelque chose qu’il ne fallait pas dire sans le vouloir (Sophia), et ce en raison d’un manque de connaissance d’une caractéristique clé (le cadeau de Suzanne pour Sophia est une montre connectée) [4].

 

Avec cette tâche, nous pouvons donc évaluer si les participants sont en mesure d’identifier le faux pas, de comprendre que l’un des protagonistes en a contrarié un autre, de reconnaître que cela est dû à un manque d’information, et que ce n’était donc pas intentionnel [5].

 


Est-ce la seule façon de mesurer cette compétence et à quel âge la développons-nous ?


Si la capacité à comprendre les faux pas se développe assez tardivement, il existe des formes plus élémentaires de TdE qui se développent bien plus tôt. En effet, la tâche des faux pas requiert des capacités d’inférences sociales assez complexes qui commencent à être observées entre l’âge de 7 et 11 ans [6].

 

Pour évaluer le développement de la TdE chez des enfants plus jeunes, la tâche la plus fréquemment utilisée est celle des fausses croyances [7]. Dans une des tâches emblématiques de fausse croyance, Maxi et le chocolat, nous racontons une histoire à l’enfant dans laquelle Maxi va faire des courses avec sa maman, et en rentrant à la maison il voit sa mère ranger une tablette de chocolat dans le placard vert de la maison. Alors que Maxi joue dans le jardin, sa mère sort la tablette de chocolat du placard vert pour faire un gâteau, et la range ensuite dans le placard bleu. Maxi entre dans la pièce et aimerait manger du chocolat. Nous demandons à ce stade à l’enfant dans quel placard Maxi ira chercher le chocolat. Avant l’âge de 4-5 ans [7-9], les enfants ont tendance à répondre que Maxi ira chercher la tablette dans le placard bleu. Ils attribuent donc à Maxi, dans cette situation, les mêmes états mentaux (connaissances) que les leurs. Cette tâche évalue typiquement la TdE dite explicite (lorsqu’il est explicitement question des états mentaux d’un personnage).

 

Cependant, ce n’est pas la seule dimension à considérer. En effet, nous faisons preuve de TdE parfois de façon totalement spontanée et automatique [10]. Ce processus est appelé TdE implicite, et se développe de façon très précoce, dès 15 mois chez le bébé. En effet, lorsque ces tâches sont adaptées à leur répertoire comportemental, les bébés regardent plus longuement une situation dans laquelle un protagoniste agit en contradiction avec ses propres croyances [11-13].

 

La TdE se développe également à des rythmes différents lorsqu’elle est de premier ordre (concernant les états mentaux d’une personne, comme dans la tâche de Maxi et le chocolat), ou de second ordre (concernant les états mentaux d’une personne sur les états mentaux d’une autre personne), cette dernière se développant généralement vers l’âge de 6 ans [1].

 

En résumé, la TdE ne se développe pas au même moment lorsqu’elle est : implicite ou explicite ; et de premier ou de second ordre. Les auteurs différencient également la TdE chaude, qui se réfère aux émotions, et la TdE froide, qui se réfère à la cognition [14]. Si nous reprenons la situation de Sophia à Noël présentée plus haut, la TdE froide serait évaluée grâce à la question : « Est-ce que Sophia savait que Suzanne lui avait acheté une montre connectée ? », tandis que la TdE chaude serait évaluée grâce à la question : « Que pensez-vous que Suzanne a ressentie ? ».

 

 

L’empathie et la TdE chaude, est-ce la même chose ?

 

L’empathie consiste à comprendre, ressentir, et partager ce que quelqu’un ressent, en faisant la distinction entre soi et autrui [15]. Ainsi, la TdE et l’empathie sont distinctes et reposent sur des mécanismes différents [16, 17]. En revanche, la TdE chaude (relative aux émotions) semble être un prérequis à l’empathie. En effet, la première étape de l’empathie, la compréhension des ressentis d’autrui, repose sur notre capacité à utiliser notre TdE pour inférer et comprendre les états mentaux de l’autre [18]. La distinction entre soi et autrui est également une composante clé partagée par l’empathie et la TdE, en nous permettant de distinguer nos propres états émotionnels ou mentaux de ceux que nous partageons avec les autres [19]. Au niveau cérébral, certaines études suggèrent que l’empathie et la TdE reposent sur des réseaux différents alors que d’autres révèlent qu’elles pourraient reposer sur des régions en partie similaires et notamment le cortex préfrontal médian, la jonction temporo-pariétale, les gyri temporaux moyens et inférieurs, et le pôle temporal gauche [20].

 

Par ailleurs, l’empathie et la TdE sont deux compétences cruciales dans le développement des relations sociales, et sont communément impliquées dans ce processus. En comprenant les états mentaux de nos pairs et en partageant leur état affectif, nous sommes en mesure d’interagir avec eux de manière adaptée. La compréhension des états cognitifs et émotionnels des personnes qui nous entourent constitue la base de relations adaptées et permet aux enfants, entre autres, d’être acceptés par leurs pairs [21, 22] et de développer des amitiés réciproques [23, 22].

 

Bien que ces compétences puissent se distinguer selon divers aspects, nous les mobilisons toutes les deux lorsque nous gérons des situations sociales, qu’elles soient simples ou complexes [15]. Enfin, la capacité à comprendre l’état mental et à partager l’état affectif d’autrui sont deux capacités impliquées dans les comportements altruistes [17].

 

La TdE : utile au-delà des interactions sociales ?


Au-delà de leur importance dans le développement des relations sociales entre pairs, la TdE se révèle également importante pour la réussite académique des élèves. Une série d’études révèle, par exemple, que la TdE des élèves à l’âge de 5 ans prédit la réussite académique en mathématiques et en lecture à 10 ans [24] et en mathématiques, en lecture et en compréhension de texte à 7 ans [25]. Chez les élèves de 9-10 ans, il existe également des liens entre TdE et réussite académique : les élèves qui développent le plus précocement leur TdE sont ceux qui présentent les meilleures compétences en compréhension de l’écrit 6 mois plus tard [26]. Ces résultats sont cohérents avec des études qui démontrent que la TdE permet d’inférer les intentions de l’auteur, de se représenter les états mentaux des personnages et d’interpréter le texte de diverses manières [27, 22].

La TdE est également impliquée dans le raisonnement scientifique et notamment pour générer, tester et évaluer des hypothèses scientifiques [28]. Les enfants qui présentent un meilleur développement de leur TdE à 6 ans possèdent un raisonnement scientifique plus développé à 7 ans [29].

Par ailleurs, l’environnement scolaire joue également un rôle dans le développement de la TdE : les élèves dans des classes inclusives qui accueillent des enfants en situation de handicap développent ces compétences de façon plus précoce que ceux qui évoluent dans des classes qui n’accueillent pas d’enfants en situation de handicap [30]. Ces enfants développent plus précocement leur TdE car ils se décentrent plus spontanément de leur propre perspective (perspective égocentrée) lorsqu’ils sont confrontés à plus de diversité.

Pourrait-il y avoir un lien avec le harcèlement à l’école ?


La TdE est également impliquée dans le bien être à l’école, et pourrait expliquer en partie certains comportements de harcèlement à l’école. Selon un rapport de l’UNESCO publié en 2019, près d’un tiers des élèves en France déclarent avoir déjà été victimes de harcèlement. Une étude longitudinale [31] a cherché à déterminer si les comportements de harcèlement chez les adolescents étaient liés à une moins bonne TdE pendant l’enfance. Les chercheurs ont évalué les TdE de premier et de second ordre à 5 ans et chez ces mêmes enfants leur implication dans des comportements de harcèlement à 12 ans. Les harceleurs et les victimes-harceleurs (les enfants qui sont à la fois victimes de harcèlement et qui harcèlent en retour) à 12 ans présentaient de moins bonnes TdE à 5 ans par rapport aux adolescents non impliqués dans des comportements de harcèlement. Indépendamment des facteurs individuels et familiaux, des TdE de 1er et 2nd ordre moins développées à 5 ans constituent un facteur de risque d’avoir des conduites de harcèlement à 12 ans. Cette étude suggère que développer les TdE chez les élèves et ce dès le plus jeune âge est un enjeu pour améliorer leurs relations avec leurs pairs et prévenir les comportements de harcèlement.

 

Mais alors comment développer cette compétence ?

 

La TdE est une compétence psycho-sociale (CPS), tout comme l’empathie, la gestion du stress, la capacité à réguler ses émotions ou encore la capacité à prendre des décisions. Un des enjeux de notre système éducatif pour armer au mieux les élèves à s’adapter à un monde en profonde mutation est de développer chez tous les élèves leurs CPS car elles constituent des compétences clés pour la réussite scolaire et éducative (lire l’article du 21 sur les compétences du 21ème siècle). Dans ce contexte, une méta-analyse de 19 études sur 749 enfants révèle que la compréhension des émotions (la TdE chaude, relative aux émotions) chez les enfants de 7 ans peut être améliorée avec des interventions qui visent à reconnaître et comprendre les émotions (reconnaître les expressions émotionnelles, comprendre les causes externes de l’émotion, comprendre les émotions cachées, etc.) [32]. La lecture d’histoire constitue également une stratégie pédagogique efficace pour développer la TdE d’enfants de 3 à 4 ans quand les questions d’inférences portent sur les états mentaux des personnages de l’histoire [33, 34]. Une étude menée sur 73 élèves démontre que cette stratégie pédagogique est notamment efficace pour développer la TdE d’élèves de maternelle issus de milieux défavorisés [35]. Il s’agit d’un résultat important au regard de l’effet observé du milieu social d’origine sur le développement de la TdE [36]. Lire des histoires dans lesquelles il est fait référence aux états mentaux des personnes, et s’en servir pour promouvoir des interactions entre les élèves, permet aux enfants d’adopter différentes perspectives sur une même situation, de comprendre pourquoi les individus agissent comme ils le font et leur offre donc une meilleure compréhension du monde qui les entoure.

 


Les recherches menées au laboratoire sur cette thématique


Bien que certaines études aient établi un lien entre le milieu social d’origine et la TdE, les mécanismes par lesquels le milieu social d’origine affecte la TdE restent encore à explorer. Le projet de thèse de Julia Houdayer vise donc : (1) à mesurer finement l’effet du statut socio-économique des familles sur les performances de théories de l’esprit explicites et implicites chez les enfants d’âges préscolaires et scolaires et (2) à évaluer si le statut socio-économique des familles affecte le développement des théories de l’esprit explicites et implicites par l’effet qu’il produit sur le développement du langage et des fonctions exécutives. L’enjeu de ce projet est de comprendre comment les inégalités éducatives se construisent grâce à une meilleure compréhension du développement des théories de l’esprit dans des milieux sociaux diversifiés.



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Auteurs :

Julia Houdayer

Doctorante au LaPsyDÉ, Université Paris Cité



Grégoire Borst

Directeur du LaPsyDÉ & Professeur de Psychologie du développement et de Neurosciences cognitives de l'éducation, Université Paris Cité






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